Ah, la Grèce antique, cette civilisation qui fascine petits et grands avec ses temples, sa mythologie et ses avancées philosophiques ! Mais au-delà des exploits héroïques et des érudits barbus, un sujet ne cesse de susciter l’intérêt et les débats : l’amour et la sexualité. De nombreux stéréotypes et idées préconçues circulent, notamment celle selon laquelle tous les Grecs anciens étaient gays. S’agit-il d’un mythe ou d’une réalité ?
Pour le découvrir, nous vous proposons d’explorer les différentes formes d’amour qui se baladaient dans l’air parfumé de l’Olympe.
Un peu de contexte !
Bien plus que des papillons dans le ventre et des mains baladeuses, l’amour et la sexualité étaient aussi complexes et variés que les conquêtes de Leonardo Dicaprio, et essentiels dans la structure sociale. Les relations amoureuses définissaient les liens entre citoyens, façonnaient la dynamique politique et influençaient même les croyances religieuses.
Commençons donc par examiner d’un peu plus près les différentes façons dont les Grecs concevaient l’amour.
- 🔥Eros était l’amour charnel irrationnel, fait de passion et de désir sexuel.
- 🥰Philia représentait une connexion sincère faite de loyauté et de partage d’émotions. Cet amour se retrouvait sous la forme du lien profond tissé entre des frères d’armes, ou de l’affection entre les parents et leurs enfants.
- 🤗Agape concernait un amour désintéressé, bienveillant et inconditionnel. Un peu ce que je ressens quand je vois un chaton mignon.
- 💜Philautia symbolisait l’amour-propre.
- 🤭Ludus, l’amour ludique, se retrouvait dans l’affection entre enfants ou jeunes amants, dans les jeux de séduction et dans les taquineries coquines.
- 💑Pragma était l’amour particulier qui se construit entre les époux de longue date, à travers lequel on faisait preuve de tolérance et de patience, et on donnait de l’amour à l’autre pour que la relation reste harmonieuse.
![](https://www.la-gazizette.com/wp-content/uploads/2024/01/Eros-Ramazzotti-La-Gazizette.jpg)
Crédits photo : Lucian Nuta
Le mariage n’était en effet pas la consécration d’une relation amoureuse (on oublie la demande romantique et la bague qui coûte un bras 😥), mais une institution sociale. Son but était de perpétuer la lignée familiale, de garantir la légitimité des enfants et de renforcer les liens sociaux et économiques entre les familles.
Si on voulait des sentiments et de la passion, il fallait donc aller les chercher en dehors du mariage.
Avec tout ça, il est facile d’imaginer que la réalité n’a pas traversé le temps sans subir quelques dommages, et que les sources historiques ont probablement subi des erreurs (confusions) d’interprétation.
L’amour entre hommes dans la Grèce antique
Allez, comme on est sympa on a décidé de ne pas vous faire attendre plus longtemps. Fin du mystère : non, les Grecs anciens n’étaient pas tous gays !
![Les grecs anciens étaient-ils tous homosexuels](https://www.la-gazizette.com/wp-content/uploads/2024/01/Scene-pederaste-amphore-La-Gazizette.jpg)
Cette idée reçue nous vient très certainement de la pédérastie, qui impliquait une relation éducative entre un garçon et un homme plus âgé, généralement de rang social élevé. La mission de ce dernier était d’accompagner son élève dans sa transition entre l’adolescence et la citoyenneté.
Bien que ce tutorat reposait essentiellement sur une transmission de savoirs et de valeurs, il était très souvent teinté d’affection et, on vous l’accorde, ponctué d’actes bien plus coquins. En d’autres termes, il n’y avait pas que leurs discussions qui étaient profondes.
Pas étonnant donc que le mentor soit appelé Éraste, qui pourrait être traduit par “celui qui aime”, et son protégé Éromène, “celui qui est aimé”. Il est clair que le premier occupait le rôle actif et que le second avait plutôt intérêt à être détendu.
Cette pratique occupait une place significative dans la culture de l’époque, indépendamment de l’orientation sexuelle des personnes impliquées. Toutefois, elle ne concernait pas tous les hommes et ses codes variaient en fonction des régions géographiques et des périodes temporelles.
Mais les relations entre hommes dans la Grèce antique dépassaient largement le cadre de la pédérastie. Même si leur nature pouvait différer de la conception contemporaine de l’homosexualité, des liaisons amoureuses plus discrètes existaient bel et bien.
Et les femmes, dans tout ça ?
Contrairement aux hommes qui pouvaient fréquenter des courtisanes, et même introduire une concubine dans la maison familiale sans que cela ne soit considéré comme de l’infidélité, les femmes qui entretenaient des relations extraconjugales étaient extrêmement mal vues. Il ne fallait surtout pas risquer de donner naissance à un héritier illégitime.
Ça me rappelle une certaine chanson. Pas vous ?
La place de l’épouse parfaite était à la maison, à faire la popote et à torcher le popotin des gamins. La question de la sexualité féminine était donc tabou et, par conséquent, très peu documentée.
Heureusement, quelques sources littéraires telles que des poèmes, des œuvres philosophiques et des fragments de pièces de théâtre nous offrent des indices sur l’existence de relations homosexuelles féminines.
C’est notamment le cas des œuvres de Sappho, une poétesse originaire de Lesbos qui enseignait le chant, la danse et le théâtre à des jeunes filles aristocrates. Dans ses poésies lyriques, elle évoque son amour pour ses élèves, les fortes émotions et le désir qu’elles provoquent en elles.
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Vous savez à présent d’où viennent les termes “saphique” et “lesbien”. 😉