On a lu : Sur tes Yeux de Irene Cao

De quoi parle Sur tes Yeux ?

Elena est une jeune restauratrice d’art au quotidien un peu planplan. Elle consacre une grande partie de son temps à son travail qui la passionne, et trouve toujours une excuse pour ne pas accompagner sa meilleure amie Gaia en soirée.

Jusqu’au jour où son chemin croise celui de Leonardo, un chef cuisinier fraîchement installé à Venise pour inaugurer l’ouverture de son nouveau restaurant. Cet homme au charme sauvage et mystérieux a une vision particulière du plaisir, qu’il compte bien faire découvrir à Elena.

Petit extrait :

Tout ce que je choisis de faire ou de ne pas faire est de l’hédonisme à l’état pur. C’est mon seul principe, ma seule motivation. Je ne crois pas à la force des idées et encore moins à celle de la morale. J’ai suffisamment vécu pour savoir que la douleur te frappe quoi qu’il arrive, sans avoir à la rechercher. Puisqu’il n’y a aucun moyen de l’éviter, et puisque le bonheur absolu n’existe pas, il ne reste donc que le plaisir. Et tu finiras par comprendre à quel point je suis déterminé à trouver le mien.

J’ai beaucoup aimé

La plume de l’auteur

J’ai été très agréablement surprise par le style d’écriture. Ce n’est certes pas du Stendhal, mais on est bien loin des Harlequin (à ne pas confondre avec les bonbons Arlequin, qui ont meilleur goût que les livres). L’histoire est habilement menée, la cadence maîtrisée et le vocabulaire varié. Le résultat ? Un récit fluide et agréable à lire.

Bien que ce soit un livre clairement érotique, il ne s’agit pas uniquement de sexe, mais plutôt de la découverte du plaisir à l’état pur, à travers tous les sens. On y parle aussi d’amitié, d’art et de cuisine.

Les personnages

Elena et Leonardo sont beaucoup plus nuancés et bien moins creux que les protagonistes d’une certaine histoire entre un millionnaire taré et sa cruche coincée du fion.

Ici, pas de journaliste / avocate / chargée de publicité (rayez la mention inutile) qui s’entiche d’un riche homme d’affaires, mais des personnalités auxquelles on peut facilement s’identifier. Il s’en découle un scénario plutôt réaliste.

Le cadre

Loin des buildings américains dont ce genre de littérature nous a habitués, nous nous promenons dans la superbe Venise. L’histoire se déroule entre vieux ponts, gondoles, ruelles pavées et édifices centenaires. La Sérénissime et la vie locale sont dépeintes avec des détails qui invitent au voyage, sans pour autant nous faire crouler sous d’interminables descriptions inutiles.

On vous emmène faire une tour de gondole à Venise ?
Crédits photo : Simone Mascellari

Les scènes osées

Allez, ne mentez pas, c’est la partie que vous attendiez tous ! Et vous ne serez pas déçus. Élément clé de la littérature érotique, les scènes de sexe sont ici parfaitement dosées. Les passages sont suffisamment détaillés pour faire marcher notre imagination : les moindres gestes, les sensations sont décrits avec justesse, presque délicatesse. Rien n’est cru ni vulgaire, et pourtant, qu’est ce qu’on a chaud !

La fin

Jusqu’au bout, on est persuadé de savoir comment ça va se finir. Parce que oui, avouons-le, c’est souvent prévisible. Jusqu’à ce que bam ! Une phrase change tout ! J’ai été tellement surprise que je l’ai relue une fois, puis une seconde fois pour être certaine d’avoir bien compris.

J’ai moins aimé

Toujours le même schéma

Une fois de plus, comme (trop) souvent dans ce genre de littérature, le bad boy qui ne veut rien de sérieux fait découvrir à la jeune femme sage des plaisirs qu’elle n’aurait jamais imaginé ressentir. Au départ un plutôt timide, elle se dévergonde peu à peu et en veut toujours plus.

Vu et revu, on commence à en avoir un peu marre des hommes qui veulent apprendre aux femmes comment fonctionne leur corps.

À quand une histoire où les partenaires explorent ensemble les joies de la sexualité ? Où les deux personnages sont expérimentés ? Et beaucoup plus simplement, où il ne s’agit pas d’une relation toxique ?

Certains comportements dérangeants

Le fait que Leonardo insiste lourdement pour qu’Elena boive du vin et mange de la viande alors qu’elle est végétarienne et ne boit jamais d’alcool m’a beaucoup dérangée. ll voit cela comme des blocages à dépasser alors qu’il s’agit simplement de choix de vie qu’il devrait respecter. Et ce n’est malheureusement pas l’unique chose à l’encontre de ses valeurs qu’il la pousse à faire.

On ne devrait même pas avoir besoin de le dire, mais en aucun cas forcer quelqu’un ne devrait être considéré comme sexy !

Pour conclure, je dirais que malgré quelques éléments qui m’ont déplu, il s’agit d’une lecture très agréable. Je vais d’ailleurs de ce pas entamer la lecture du deuxième tome de cette trilogie : Sur tes Lèvres !

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